Voilà la première partie de mon histoire. Dites-moi franchement ce que vous en pensez, merci.
En fin de vie - Épisode 1 : Franck.
Partie 1.
Vendredi« Depuis l’annonce de cette terrible catastrophe il y a deux jours, le monde est tombé en pleine anarchie. Les spécialistes disent pourtant qu’il pourrait y avoir certains survivants. Mais ceux-ci se compteraient seulement en centaines. Voilà, cette édition fut ma dernière. Je vais moi aussi, comme vous tous, profiter pleinement de ce que l’on appelle déjà le week-end final. Adieu à tous, ce fut un plaisir de présenter ce journal tous les jours avec cette équipe géniale Je conclurai par cette phrase : rien ne se termine jamais vraiment. Rappelez-vous en.
- Et… coupez ! C’était génial, Franck. Vraiment très émouvant pour un dernier journal.
- Vraiment magnifique, Franck.
- Merci beaucoup Dana. »
Franck Scott était un homme comme les autres. Certes, il était connu par tous les Etats-Unis mais il restait toujours très humble, on ne vit jamais aucune photo de lui dans aucun magazine people. Pourtant, sa vie n’était pas des plus simples : divorcé depuis deux ans de sa femme Carol, il n’avait la garde de ses enfants que deux jours par mois. Autant dire jamais.
La veilleTrois voitures étaient en train de brûler et une autre se faisait asperger d’essence par des adolescents. Plusieurs personnes braquaient le centre commercial. Le personnel avait déserté le lieu la veille au soir, après l’annonce de la fin du monde. Franck, lui, restait très calme. Il avait pris un chariot et déambulait dans les rayons à la recherche de produits qui se faisaient de plus en plus rares. Son chariot était rempli de bouteilles d’eau, de céréales, et même de croquettes pour chat au cas où il serait vraiment désespéré. Il passa en caisse. L’alarme se mit à retentir mais il continua à avancer. Plusieurs boutiques de vêtements ou autres bijouteries de la galerie marchande étaient en feu. La fumée envahissait peu à peu tout le centre commercial. Mais personne ne réagissait. Le monde n’était maintenant plus qu’une prison où les détenus étaient livrés à eux-mêmes. Toute forme de loi ou de règle avait complètement disparu.
Vendredi« Ne pleure pas Dana, s’il te plaît
- Désolé Franck, mais j’ai été ta maquilleuse pendant quatre ans et me dire que je ne te reverrai plus, ça me fend le cœur.
- Qui sait ? Peut-être qu’on survivra. Et peut-être qu’on se reverra d’ici peu.
- Tu ne crois pas un mot de ce que tu dis.
- Ça fait deux jours que je ne crois plus en rien.
- Et tu veux aller où ?
- Je veux aller à New York pour retrouver mes enfants. Je veux les revoir une dernière fois. »
Dana savait à quel point la vie sentimentale de Franck avait été compliquée. Mais pour ses enfants, il aurait fait n’importe quoi. Il disait tout le temps que c’était la seule chose qui comptait pour lui, que c’était la seule chose positive qu’il avait fait avec son ex-femme. Et il en était maintenant là, sur le parking du studio où il avait enregistré au total 1208 journaux télévisés, avec des bouteilles d’eau, des boîtes de céréales et des boîtes de croquettes pour chat.
« Adieu Franck.
- Non, Dana. Au revoir c’est tout. »
Ils savaient tout deux qu’ils ne se diraient plus jamais un mot. Au fond, ces mots prenaient tellement de sens aujourd’hui qu’ils décidèrent de se taire. L’un s’en alla, et l’autre le regarda. Une larme coula sur la joue de Dana et tomba au sol. Elle regarda au ciel. C’en était fini.
Dana rentra dans le studio et prit son sac à amin. Elle en sortit un revolver et le mit dans sa bouche. Elle appuya sur la détente et tomba au sol.
Le soirFranck arriva au motel et se dirigea vers l’accueil, vide. Le motel, lui, avait l’air plein. Il trouva quand même une chambre de libre dans laquelle il s’installa. Il alluma la télé et sur toutes les chaînes étaient diffusées les mêmes pages de publicité les unes à la suite des autres. Il se coucha donc très tôt, sachant que c’était sûrement la dernière fois qu’il se couchait. La pluie de météorites était en effet prévue pour le dimanche, très tôt le matin.
Le lendemain matin« Vite, pique tout ce qu’il a ! Magne-toi, il se réveille !
- Qu’est-ce qui se passe ?
- Vite, on dégage ! »
Franck ouvrit les yeux et vit que tous ses sacs de nourriture, d’argent, d’objets divers et variés avaient été volés par deux clodos. Il se leva et courut à l’extérieur pour rattraper les deux SDF.
« Eh, revenez, pauvres cons ! Rendez-moi mes affaires, putain ! »
Il descendit les escaliers et courut pour rattraper les deux hommes, déjà loin. Mais, marchant sur un caillou, il se tordit la cheville. Il s’écrasa au sol et hurla de douleur. Il essaya de se relever pour rattraper les deux hommes mais ne put pas marcher et tomba au sol.
Plus tardÇa faisait déjà près de deux heures que Franck faisait du stop pour aller à New York. Il ne lui restait plus que cinquante kilomètres, mais il savait pertinemment qu’il n’y arriverait jamais à temps en marchant.
Enfin, une voiture s’arrêta et il y monta. La conductrice, une jeune femme d’une vingtaine d’années, lui paraissait très sympathique. Elle aussi allait à New York. Elle devait y retrouver son petit ami, un certain Karl. Sur le chemin, ils discutèrent de ce que serait pour eux cette dernière journée idéale. À les voir comme ça, hormis la vitesse à laquelle roulait la voiture qui était d’au moins 200 km/h, on pourrait croire que c’était une journée comme les autres. Tout autour du monde, les gens essayaient d’oublier que le soir même, ils mourraient tous dans d’atroces souffrances.
Arrivée à New York, la jeune femme, qui s’appelait Lisa, déposa Franck devant la maison de son ex-femme puis s’en alla.
Franck sonna à la porte d’entrée et attendit. Aucune réponse. Il sonna à nouveau. Là, le bruit d’une clé se faisait entendre derrière la porte. Franck pourrait enfin voir ses enfants après tant d’attente.
À suivre…